OBJET D'EXPOS
L’oursin vert représenté ici (Strongylocentrotus droebachien) est une espèce circumpolaire très abondante le long du littoral nord-côtier, mais moins connue car peu exploitée commercialement. Il habite surtout les eaux peu profondes et privilégie les fonds rocheux qui ne sont pas soumis à l'action de fortes vagues, mais on l'a quand même retrouvé à des profondeurs de plus de 1 000 mètres. Là où il fait l'objet d'une pêche commerciale, c’est pour en extraire les œufs qu’on écoule principalement sur les marchés asiatiques.
UNE ABONDANCE DE MOLLUSQUES
Région bordée par l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent, la Côte-Nord recèle d’une multitude de ressources marines, qu’elles soient microscopiques comme le plancton, ou gigantesques comme le Rorqual bleu – le plus grand mammifère vivant sur notre planète !
En matière de mollusques, la région n’est pas en reste. On en retrouve des dizaines d’espèces dans ses eaux salées et saumâtres. Plusieurs de celles-ci ont trouvé leur place dans le régime alimentaire des peuples autochtones qui ont fréquenté la côte, puis des nouveaux arrivants qui s’y sont installés à demeure depuis le 19e siècle. La toponymie nous le rappelle parfois; par exemple, le nom de la communauté innue d’Essipit, voisine du village des Escoumins, signifie « la rivière aux coquillages ».
Reste que les mollusques les plus connus sont ceux qu’on exploite commercialement, tels la moule bleue (Mytilus edulis), le buccin commun ou bourgot (Buccinum undatum), le pétoncle d’Islande (Chlamys islandica), la mactre de Stimpson (Mactromeris polynyma) et bien sûr la mye commune (Mya arenaria), localement surnommée clam ou coque.
C’est au dégel d’avril-mai que la saison de sa cueillette est lancée. De nombreux secteurs sont propices, plus particulièrement dans des anses, baies ou embouchures de rivières dégagées par la marée baissante. Le havre Colombier, les battures de la Manicouagan et l’embouchure de la rivière Sheldrake sont trois secteurs bien connus des locaux, parmi tant d’autres !
On a même vu apparaître, au lendemain de la 2e Guerre mondiale, des « factories » ou usines exploitant cette ressource. Qui de Portneuf-sur-Mer, de Havre-Saint-Pierre ou d’un autre coin de la Côte a commencé le premier ? Encore aujourd'hui, on aperçoit dans certains villages de la Haute-Côte des affiches annonçant « Clams fraîches à vendre »; à moins d’avoir de bons contacts dans certains villages de l’Est qui proposent un prix intéressant pour une caisse de coques ?
POUR EN SAVOIR PLUS :
Si vous désirez en savoir davantage sur les mollusques de l’est du Canada, le site web de Pêche et Océans Canada est un incontournable : http://www.dfo-mpo.gc.ca/species-especes/identify-fra.html
Pour s’informer de façon générale sur la façon dont les Nord-côtiers de toutes cultures ont su tirer leur subsistance du territoire nord-côtier depuis 8000 ans, nous vous recommandons la lecture de cette étude très étoffée, signée Guy Côté et Steve Dubreuil : De la subsistance à la table d’hôte : parcours du terroir alimentaire de la Côte-Nord, Table bioalimentaire de la Côte-Nord, Sept-Îles, 2013, 122 p.
Il est en vente à la boutique Ô Muses du Musée régional de la Côte-Nord, ainsi que dans les deux librairies septiliennes.
Oursin vert (Strongylocentrotus droebachien)
Prêt : Institut Maurice-Lamontagne de Rimouski
Exposition permanente
Crédit photographique : MRCN
Carnet d’accompagnement de l’exposition
Terres de sens : le grand voyage, pp. 4-5.
Guy Cusson, MRCN, automne 2005.
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