20/05/20

OBJET D’EXPOS

Explorez virtuellement cet objet présenté dans l’exposition Sept-Îles : une histoire en images / An Illustrated Journey grâce à la vignette que nous vous partageons aujourd’hui. Vous pourrez en apprécier les détails, lors de votre prochaine visite au Musée :

Type de filet principalement utilisé pour la pêche en eau douce, notamment pour la capture de la truite mouchetée et rouge, du corégone ou encore du saumon.

Les aiguilles qui l’accompagnent, fabriquées à la main dans des pièces de bois, sont utilisées afin d’en réparer les mailles déchirées.

LA PÊCHE SUR LA CÔTE-NORD

La pêche a marqué, et marque toujours la vie socio-économique de nombreuses communautés nord-côtières, notamment dans sa partie est. Cette réalité a marqué de façon particulière le prêtre, enseignant naturaliste et auteur Victor-Alphonse Huard (1853-1929), lors de sa visite de nombreux villages de la région au cours de l’été 1895. Sur cet aspect de la vie septilienne, il écrit :

« Le long du côté est de la baie, en une seule rangée de maisons, s’étend sur le rivage le très joli village de St-Joseph des Sept-Îles (37 familles, dont 3 protestantes, 175 âmes). Derrière les maisons, et tout près, commence la forêt, l’immense forêt qui n’est plus interrompue que par les champs de glaces polaires » …

« Ici, comme ailleurs, la pêche est la seule occupation des habitants. D’abord, au printemps, du commencement de mai à la mi-juin, on pêche le hareng dans la baie même, dont l’eau est profonde. Chacun y pêche à son compte. On met le hareng en baril, et on l’expédie à Québec pour la vente. Ce serait ensuite le tour du saumon. Mais l’endroit n’est guère propice à la pêche de ce poisson; et il n’y a de tendus que deux rets sur le territoire appartenant strictement aux Sept-Isles.

Quant à la pêche à la morue, c’est l’affaire sérieuse de l’endroit. On prend la morue autour et au large des îles qui ferment l’entrée de la baie; on va donc faire cette pêche à trois ou quatre lieues (sic) du village, et cet éloignement rend particulièrement pénible l’exercice du métier de pêcheur aux Sept-Isles. En effet, il faut que les barques partent de terre dès minuit, pour parcourir cette longue distance et arriver en temps utile aux endroits propices; on s’en revient dans l’après-midi, et il faut alors préparer le poisson pour le commerce. Puis, il y a encore à seiner la bouette pour le lendemain. On emploie ici, comme bouette, le squid ou encornet, mais principalement le lançon, poisson tout petit rappelant assez la forme de l’anguille. »

Extrait tiré de :
HUARD, V.-A. Labrador et Anticosti. C.-O. Beauchemin & Fils, Libraires-Imprimeurs. Montréal, 1897 : 120-121.

POUR EN SAVOIR PLUS

Consultez la biographie de celui qu’on qualifiait de « parfait gentilhomme », sur le site web du Dictionnaire biographique du Canada : www.biographi.ca/fr/bio/huard_victor_alphonse_15F.html

 

Filet de pêche et aiguille à tresser les filets (détail)
MRCN 1978.93.95, coll. Paul Provencher
Corde de coton, bois
Crédit photographique : MRCN